Saint Alexis
Saint Alexis (Ἀλέξιος), est un jeune patricien qui devint mendiant et qui opta pour la charité envers les pauvres et le dénuement total en renonçant aux biens terrestres et même à son identité.
Il revint pratiquer l’ascèse incognito à proximité de ses riches parents.
La Vie d’Alexis, rédigée originellement en grec et traduite en de nombreuses langues, est une pieuse légende qui eut un grand succès dans tout le monde chrétien.
Elle se présente déjà sous sa forme définitive dans le résumé qu’en donna vers l’an 900 le Synaxaire de Constantinople.
Ce livre liturgique grec condense là une tradition hagiographique remontant probablement au VIII ème siècle et qui n’est en réalité que la fusion, avec transposition à Rome, de deux légendes antérieures.
A savoir l’histoire syriaque de Mar Riscia, l’ « Homme de Dieu » d’Édesse.
La Vie grecque de saint Alexis est parvenue jusqu’à nous dans diverses recensions.
Selon cette légende, saint Alexis, fils du sénateur Euphémien et de sa noble épouse Aglaïs, était un jeune patricien romain qui vivait au temps des empereurs Honorius (395-423) et Arcadius (395-408). Ses parents, tous deux d’une grande piété, le fiancèrent à une jeune fille vertueuse.
Saint Alexis convainquit celle-ci, le soir de leurs noces, de renoncer au mariage.
S’enfuyant aussitôt, il s’embarqua pour la Syrie et gagna la Mésopotamie pour s’arrêter dans la ville d’Edesse.
Là, il vendit tous ses biens pour les donner aux pauvres et se fit mendiant sous le porche de l’église de la sainte Théotokos (Mère de Dieu).
Il s’imposa ainsi une vie de mortification pendant dix-sept ans.
Le portier de l’église, avec l’aide de sainte Marie, finit par l’identifier et divulgua son secret : sa sainteté attira alors des foules pieuses.
Par humilité, le mendiant quitta Édesse et s’embarqua de nouveau, voulant aller à Tarse, patrie de saint Paul.
Mais une tempête détourna son bateau jusqu’à Rome.
Se sachant méconnaissable en raison des privations qui avaient usé son corps et déformé ses traits, il se réfugia sous l’escalier du palais de ses parents et vécut là, pendant dix-sept ans encore, dans une extrême indigence.
Chaque jour, ses anciens serviteurs l’insultaient, mais il était nourri sur l’ordre de son père, apitoyé par sa misère. Sentant venir son heure dernière, celui qu’on nommait autrefois Alexis demanda un calame, un peu d’encre et un morceau de parchemin, et y coucha par écrit le bref récit de sa vie.
Une voix divine avertit l’ « archevêque » Marcien de la mort de l’ « Homme de Dieu », puis de son identité et du lieu où gisait son corps ; le prélat s’y rendit avec Euphémien et Aglaïs.
Le défunt tenait encore, serré dans sa main, le parchemin révélateur.
Seul l’empereur Honorius parvint à desserrer ses doigts et l’on donna lecture du récit d’Alexis : tous les Romains apprirent ainsi avec stupeur le long renoncement du saint.
Saint Alexis mourut à l’hôpital d’Edesse après avoir révélé, en ses derniers instants, qu’il était issu d’une famille noble de Rome et qu’il avait fui le mariage pour se consacrer à Dieu dans une pauvreté absolue.